Ce matin le fille calculait qu’il s’est passé six mois depuis les résultats des sa dernière IAD. Et qu’elle n’a aucune idée de quand aura lieu sa prochaine opportunité de « tomber » enceinte (la FIV). Une demi-année sans que ses ovocytes aient croisé un seul spermatozoïde, même de loin. La vache, comme le temps file. Ce qui lui donne un peu plus le vertige c’est de se rappeler qu’il s’est aussi passé six ans et demi depuis l’arrêt de la pilule. Et que tout ce qu’ils ont récolté c’est deux cancers (4 en comptent les chats) et 3 IAD négatives. C’est ridicule, tout ce temps pour si peu de tentatives. Six an et demi et n’en être quasi qu’à ses débuts PMA…
D’un côté, c’est une bonne nouvelle. Ca leur laisse de l’espoir. Rien n’est perdu. De l’autre, ça les laisse dans l’incertitude quand à l’issu de tout ça. Et la fille voudrait pouvoir passer à autre chose. Que ce soit avec un enfant ou pas. Juste écrire le mot fin à ce moment de leur vie qui commence à durer depuis trop longtemps. Juste ne plus vivre avec ce point d’interrogation au-dessus de leurs têtes.
Certains jours, la fille voudrait juste dire « stop, on arrête là. On ira pas en FIV, on adoptera pas. » Et puis le lendemain, elle parle de mariage à l’homme. Pas dans un but romantique « on s’aime, on veut le crier à la face du monde, chabadabada », dans un un but purement pragmatique. Le mariage, l’homme et la fille s’en foutent. Ils s’aiment, ils le savent, ça leur suffit. Ils ont pas besoin que la société (ou la famille) les approuve ou que Dieu les bénisse. Mais pour adopter, il faut être mariés et au cas où…
S’ils avaient été un couple fertile, ils auraient deux ou trois mioches nés hors mariage et personne n’aurait rien eu à leur dire. Ils ne le sont pas. Du coup, ils attendent comme le messie la réponse (positive de préférence) du staff de leur centre PMA et le protocole qui ira (normalement) avec. Ce qui met en joie la fille en ce moment, ce qui fait frémire ses ovaires, c’est la perspective de se trouer le bide à coup de Gonal-F ou de tout autre produit que le professeur aura bien voulu lui prescrire.
C’est déprimant quand on y pense.
Bah, c’est malin, la fille n’y pensait pas jusqu’à ce matin. Putain, elle devrait le savoir depuis le temps : NE JAMAIS FAIRE LE DÉCOMPTE DU TEMPS QUI PASSE.
Voilà, la fille va être obligée de se consoler avec un paquet (XXL) de MM’s et c’est pas bon pour sa fertilité ligne.